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SECURITE  ET  PREVENTION

SECURITE ET PREVENTION

La sécurité doit être synonyme d’une certaine tranquillité d’esprit, marquée par la pensée de n’avoir à redouter aucun risque, donc aucun danger potentiel dans une situation donnée. Elle suppose obligatoirement en amont une étude prévisionnelle d’éventualité des risques dans lesquels on peut se trouver exposer en fonction d’aléas, d’incertitudes ou tout simplement de contraintes.
Le recensement de ces possibles mises en danger des biens ou d’autrui, conduit logiquement après examen, à l’élaboration de mesures concrètes destinées à la prévention des risques et donc à la sécurisation de nos tâches quotidiennes nous incombant dans notre cadre professionnel.
L’idée de sécurité apparaît ainsi par l’anticipation d’hypothèses d’éventuelles conjonctures, en donnant le meilleur garde-fou à l’accident en général.
Si la sécurité passe par la prévention, la prévention oblige à des sécurités où l’objectif commun est, et sera toujours après prise de conscience, la limitation du risque.
Pour cela, il faut à travers l’information ou la formation éveiller l’instinct de conservation, et cela de façon objective et permanente.

       

Ces dernières années, les services de prévention des caisses régionales d’assurance maladie, ont recensé dans la limite de possibles retours d’informations utilisables, un certain nombre d’accidents marquant surtout une évolution préoccupante d’accidents graves, voire même mortels, dans l’exercice professionnel d’activités liées au travail dans le secteur des remontées mécaniques ou des pistes en général, y compris pour la nivoculture.
Ces observations ne sont donc pas que les symptômes d’un problème général de maîtrise des risques propres à une situation de travail donnée. Elles révèlent aussi un comportement général dans la manière d’aborder les situations. Toutefois on constate qu’il existe des dénominateurs communs aux difficultés à mettre en place des démarches préventives : La méconnaissance des règles de sécurité, l’habitude, la banalisation du danger, le manque d’humilité face aux risques, les exigences de rentabilité, la précipitation, le manque de personnel ou de qualification etc…
Outre ces constatations d’ordre général souvent évoquées en terme de cause d’accident, il existe aussi d’autres paramètres à prendre en compte dans la compréhension des situations de travail pouvant être des éléments aggravants, voire prépondérants, dans la genèse des accidents : Les facteurs socio-économiques, structurels ou évolutifs.
La nivoculture offre une multiplicité d’activités diverses et donc nécessite des formations complexes et complémentaires dans la polyvalence qu’elle oblige, sa rentabilité indirecte est souvent mal perçue et ne lui octroie pas forcement les moyens auxquels elle pourrait prétendre, ses statuts et son mode de fonctionnement à travers les différentes formes d’entreprises n’ont pas obligatoirement les mêmes moyens et enfin comme beaucoup d’autres professions les nivoculteurs sont confrontés à des évolutions constantes de leurs environnements professionnels, certaines leur étant bien caractéristiques : Le travail de nuit en solitaire avec des conditions atmosphériques souvent très froides et des besoins de déplacement fréquents.

      

Le fonctionnement des usines et plus particulièrement de la mise en pression des fluides engendrent des risques d’éclatements et de projections lors d’interventions diverses, la manutention des canons mono fluide, les visites dans les abris, l’utilisation des engins motorisés, la présence d’électricité dans des milieux humides ou de pièces en mouvement, le bruit, les horaires, la qualité du matériel sont autant de paramètres à prendre en compte avant d’opter pour une conduite à tenir, cependant il existe des mesures indicatives concrètes de prévention qui peuvent se résumer brièvement en assurant l’information du personnel sur l’ensemble des risques propres à leurs installations et sa formation à leurs exploitations permettant d’établir des procédures d’entretien ou de dépannage avec la mise à disposition de moyens adaptés, rationnels et suffisants. Quel que soit le risque même à priori faible, il ne faut pas le négliger.
En ce qui concerne l’utilisation de la motoneige ou du Quad, ils sont très vite apparus comme des engins indispensables de déplacement et de transport. Rapides, maniables ils ont contribué à l’amélioration des conditions de travail et des rendements. Cependant, plusieurs accidents graves et malheureusement aussi mortels, notamment par retournement, ont très vite attiré l’attention sur les risques liés à la généralisation de leurs utilisations et plus particulièrement la nuit.
A leur conception respective, ces engins n’étaient pas destinés à l’utilisation qui leur est faite actuellement dans notre contexte professionnel, leur adaptation à nos sites montagnards escarpés n’est peut être pas suffisamment prise en compte par les constructeurs, et il faudrait certainement mieux adapter l’engin à notre conduite que l’inverse.
Par contre l’expérience a démontré que la présence et l’utilisation d’un coupe circuit, d’une griffe ou d’une bêche ainsi que l’étude d’un dispositif de protection de travailleur isolé et demain de la nécessité du port d’un casque équipé d’un système d’émission / réception contribueront largement à une ébauche de prévention active concernant les risques dans les déplacements. Il faut aussi savoir que le statut de travailleur isolé ne peut être levé qu’à la condition où il y a deux personnes minimums sur deux engins, et fonctionnant en binômes.

       

Cette énumération est loin d’être exhaustive, et n’a que le mérite d’exister et d’ouvrir par ce fait, une réflexion sur ces outils devenus pratiquement indispensables dans la profession, et dont les risques ne sont pas totalement maîtrisés. Par contre, il faut mieux garantir que d’interdire, à chacun de se sentir concerner et de n’offrir aucuns moyens de rétorsions.
Conformément aux instructions qui lui sont données par son employeur, il incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa sécurité et de sa santé, ainsi que de celle des autres personnes du fait de ses actes ou omissions au travail (Article L.230-3 de la loi du 31.12.1991), l’employé possède donc, la possibilité d’un droit de réserve sur d’éventuels ordres qui pourraient le mettre dans une situation de périls justifiés.
En conclusion, l’accident survient quand il n’y a pas réaction à la diversité et la variation de situation de travail, entraînent une perturbation ou la rupture d’un équilibre dans la relation Homme – travail – matériel – environnement.

 



La recherche de solutions préventives doit donc s’appuyer sur des capacités de remise en question et surtout d’adaptation dans une profession en constante évolution. Ces qualités ne s’improvisent pas, elles peuvent s’acquérir et se développer que par une rigueur dans la définition, l’organisation des tâches et le professionnalisme. L’association ainsi que ses partenaires s’attachent à ces objectifs de prévention et de sécurité que les stages et l’information tentent de formaliser.
Dans le doute, il existe des organismes auprès desquels on peut trouver des informations ou des éléments de réponses aux éventuelles interrogations, quoiqu’il en soit restez prudent et bonne été à vous tous.

 

INJECTIONS A HAUTE PRESSION

Professeur MOUTTET Michalon

Définitions

C’est une urgence vraie de la main qu’il faut absolument connaître.

Ce sont des lésions rares mais gravissimes ; chaque minute qui passe voit ces lésions s’aggraver.

Elles correspondent à l’injection sous très forte pression (20 bars et plus) de produits dans la main (solvants, graisses, air, White Spirit®, eau, …)

Etiopathogénie

Les produits incriminés, lors de bricolage ou d’accident de travail, sont d’une part souvent toxiques en eux mêmes (ex : White Spirit®) et d’autre part extrêmement nocifs par leur injection à haute pression (contusion vasculaire et décollement).

Ce sont surtout les produits utilisé à l’aide de pistolet : peinture, solvants, colorants, huiles sans oublier l’air comprimé très dangereux lui aussi part le simple fait de son injection.

Le cas le plus typique est représenté par le pistolet à peinture dont l’individu vérifie la perméabilité en fin d’utilisation lors du nettoyage ; il place la pulpe de son index en face de la buse et actionne l’appareil de l’autre main …

Les mécanismes physiopathologiques sont redoutables : l’effraction cutanée du point d’injection du produit est souvent minime et ne préjuge pas de l’extension des lésions observées ; la pression dissèque les espaces celluleux, provoque une ischémie aiguë et le produit, du fait de sa propre toxicité, lyse les tissus qui deviennent un milieu de culture idéal. L’extension de ces lésions est impressionnante, elles remontent parfois très haut jusqu’à l’avant bras le long des gaines musculaires.

Diagnostic

Il doit être fait d’emblée à l’anamnèse, rapidement confirmé à la radio ; le patient est alors confié au chirurgien en extrême urgence.

Traitements

URGENCE CHIRURGICALE VRAIE dans tous les cas.

L’antibioprophylaxie à large spectre, si elle est instaurée, l’est immédiatement et pour 10 jours minimum.

Le traitement chirurgical consiste à parer toute partie lésée, voire à amputer d’emblée un doigt ou un rayon digital ; l’exploration en amont est dictée par la dissection des tissus par le produit jusqu’en zone saine.

Les cas sont similaires pour les autres parties du corps.

Tous les témoins ou victimes d’une I.H.P. doivent immédiatement et obligatoirement consulter leur médecin ou chirurgien les plus proches.

 

Freddy BERTIN (FBI)
Colloque en Andorre du 13/04/2000

 

LA LEGIONNELOSE

On entend parler souvent dans les journaux de nouveau cas de légionnellose, somme-nous en tant que nivoculteurs concernés ?
Il existe probablement un risque pour notre métier, les paragraphes qui suivent, vous donnerons un aperçu de ce qu’est la légionellose, où prolifère cette dernière, comment peut-on la contracter (les symptômes), et que faire en terme de prévention.

Une petite explication :

Les légionelles qui sont des bactéries présentes dans la quasi-totalité des rivières et lacs, peuvent à partir de leur réservoir naturel, contaminer et se multiplier dans des sites artificiels tels que les installations d’eau chaude sanitaire ou encore les systèmes de refroidissement par voie humide associés à des tours aéroréfrigérantes. En 2002 plus de 1000 cas de légionelloses ont été déclarées à l’institut de veille sanitaire. Le renforcement de la surveillance de la légionellose en France a conduit à une augmentation constante de ces déclarations depuis six à sept ans. Ce problème de santé publique a aussi des répercussions en santé au travail. Certains travailleurs vont en effet, par l’exercice même de leur activité intervenir sur des réservoirs de légionelles. Les médecins du travail et les personnes en charge de la sécurité dans les entreprises s’interrogent donc de plus en plus sur les installations pouvant réunir des conditions favorables au développement de légionelles, ainsi que sur la manifestation de ce risque et les moyens de le prévenir.


Quand une installation est-elle à risque, et quelles professions concernées :

D’une manière générale, une installation susceptible d’être à risque de légionellose comporte un réservoir ou un circuit d’eau à une température comprise entre 25 et 43 °C avec présence de nutriments et d’autres micro-organismes. La stagnation de l’eau ou la circulation de l’eau en boucle permettent aux légionelles d’atteindre des concentrations suffisantes, la stagnation de l’eau favorisant aussi l’installation du bio film. Enfin, il y a risque à partir du moment où de l’eau contaminée est soumise à pulvérisation, bouillonnement ou impaction à forte pression sur une surface, créant un aérosol de micro-gouttelettes de taille inférieure à 5 µm qui peut être inhalé.
Par leur impact en santé publique, on connaît bien le cas des douches et des tours aéroréfrigérantes. Pour quelques cas, survenus à l’occasion d’une activité professionnelle, on a établi un lien entre la maladie et le réservoir par identification de la même souche de légionelles chez le malade et son proche environnement professionnel. Aujourd’hui, le nombre de cas décrits reste faible, mais il ne faut pas pour autant en conclure que le risque d’infection dans les activités professionnelles est négligeable. On peut trouver des réservoirs de légionelles dans les circuits de refroidissement de certaines industries comme la plasturgie, mais aussi en sidérurgie, fonderie, papeterie. Les mécaniciens ou les plombiers peuvent également en rencontrer.

 

Quels risques d’infection :

Pour qu’il y ait risque d’infection, il faut qu’il y ait inhalation de micro-gouttelettes d’eau contaminées. Il n’y a pas de risque en buvant de l’eau, ni de transmission inter humaine. Nous ne disposons que de très peu de données dans la littérature scientifique concernant des cas bien documentés survenus en milieu professionnel. Pourtant les conditions de développement des légionelles et l’aérosolisation d’eau potentiellement contaminée peuvent être réunies dans certains procédés industriels. Il paraît alors indispensable de réaliser une évaluation des risques afin d’établir des consignes pour la protection lors de certaines interventions.


Que faire en terme de prévention :

Pour les tours aéroréfrigérantes, la conception des installations et une maintenance adaptée constituent deux éléments essentiels. La démarche de prévention appliquée dans le domaine des risques biologiques consiste en premier lieu à multiplier les actions en amont : sur le réservoir tout d’abord, puis sur la transmission et sur l’hôte. Concrètement, il s’agit de lutter contre le développement des légionelles dans les installations (éviter la stagnation de l’eau, choisir les matériaux de façon à lutter contre l’entartrage, la corrosion et la formation de bio film), d’éviter ou de réduire l’émission d’aérosols (présence de pare-gouttelettes par exemple, pour limiter l’émission de gouttelettes vers l’extérieur…), et enfin de réduire l’exposition des individus (limiter le nombre de personnes qui interviennent, attendre l’arrêt de la tour pour la maintenance, porter des protections respiratoires.). Pour tout autre cas où l’on se trouve face à une installation avec de l’eau émettant des gouttelettes, il est nécessaire de faire un diagnostic de l’installation et d’établir le bilan des moyens que l’on s’est donné pour éviter la prolifération bactérienne (contrôle de la température de l’eau, utilisation de biocides…).


Quels sont les signes, et que faire face à une contamination :

On distingue essentiellement deux formes cliniques liées à une infection par les légionelles. D’une part la fièvre de Pontiac, qui se caractérise par un syndrome pseudo grippal non spécifique qui guérit spontanément en quelques jours. D’autre part, la légionellose qui, après une incubation silencieuse de quelques jours, se manifeste essentiellement sous la forme d’une infection pulmonaire qui peut être grave et conduire au décès (dans 20 % des cas). Par ailleurs, les personnes fragilisées (telles que les sujets âgés, les alcoolo-tabagiques, les insuffisants respiratoires ou les immunodéficience sont plus susceptibles de contracter la maladie, même si elle peut survenir, mais plus rarement, chez des personnes n’ayant pas de facteur de risque particulier. L’important est d’établir le diagnostic le plutôt possible afin de traiter rapidement par un antibiotique adapté aux légionelles. C’est pourquoi, si le médecin du travail considère qu’il existe un risque d’exposition professionnelle (maintenance de tours aéroréfrigérantes par exemple), il devra informer le salarié de l’existence du danger et des moyens de s’en protéger. Il devra également expliquer les manifestations cliniques de la maladie afin que le travailleur puisse consulter et renseigner au mieux son médecin au plutôt si apparaissaient des premiers symptômes. Des tests diagnostics pourront alors être rapidement pratiqués dans un laboratoire, notamment un test simple et rapide par bandelette urinaire spécifique de legionella pneumophila sérogroupe 1 qui est la souche la plus souvent mise en cause en pathologie humaine en France. Pour les autres activités professionnelles, lors de la visite de reprise d’un salarié ayant présenté une légionellose, le médecin du travail enquêtera sur l’existence possible d’une cause professionnelle. Cette démarche, qui s’inscrit dans le cadre de l’évaluation des risques, doit permettre d’éviter d’autres contaminations éventuelles en faisant apporter les corrections nécessaires aux installations mises en cause, et d’informer et former les travailleurs à ce risque nouvellement identifié dans l’entreprise.

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